Jeudi 14 juillet
Tête des Toillies …ou pas !
A la montagne, une contrainte
majeure est la météo. Il faut la consulter tous les jours et bien souvent
auprès de différents offices. Mercredi soir était annoncé un « retour
d’Est », en d’autres termes des conditions telles qu’en plus de la chute
des températures, de la neige était attendue en début d’après-midi au-delà de
2000m. Rappelons que nous nous appelons Queyr’ados 3000 ! Au briefing du
soir, Christophe nous apprend qu’après quelques coups de fil, nous pourrons
tenter de gravir la Tête
des Toillies. Jean-Phi, le guide, maintient la sortie mais à la condition de
l’avancer. Le réveil aura donc lieu à 5h10.
Moins de dix heures plus tard, le
jour n’est pas complètement levé mais personne ne manque à l’appel. Nous
prenons rapidement la route de Saint Véran, plus haute commune d’Europe
(2040m). Nous avons rendez-vous quelques kilomètres plus loin, au refuge de La
Blanche (2500m) au bout d’un chemin cahoteux et poussiéreux.
Quitter la douceur des véhicules
est extrêmement difficile pour les frileux et les frileuses !! Il faut
dire qu’il fait -4 °C ! La marche qui nous reste à faire avant d’arriver
au refuge nous permettra de ne plus ressentir le froid. Elle se fait nez au
ciel afin de guetter le moindre signe de perturbation. Nous savons qu’à tout
moment, les conditions peuvent s’aggraver et contraindre les guides à décider de renoncer.
Le ciel est d’un bleu immaculé.
L’accueil au refuge est digne du
luxe de l’établissement. Encore une
fois, les jeunes font honneur à la table. Jean-Phi arrive au refuge. Il est en
short et le restera toute la journée. Au passage, il maintient la course.
Chaque massif, région de montagne
a ses sommets mythiques, ses références. Le Mont Blanc, le Mont Canigou… La
Tête des Toillies est un doigt rocheux tendu vers le ciel très renommé en
raison de sa silhouette escarpée. On y
accède après avoir gagné le col de la Noire (1, 8 km du refuge annoncés à 1h30
de marche), puis, de là, avoir suivi la ligne de crête qui ne cesse de monter
jusqu’au pied proprement dit du massif rocheux.
Les jeunes gravissent les
premiers lacets avec entrain mais en soufflant fort. Aujourd’hui, pas de
bouquetins en vue mais c’est un couple de lagopèdes – perdrix des neiges, avec
leur plumage d’été – que nous surprenons. Les jeunes en profitent pour
souffler. La pente est enfin ensoleillée et permet de retirer quelques couches.
La pente s’accentue très
fortement et les derniers lacets avant le col de la Noire font mal aux jambes.
Le vent, à nouveau, nous accueille au col. Nous nous abritons quelques mètres
en contrebas et remarquons alors des cristaux de glace soufflés par le vent.
Vingt minutes d’ascension plus
tard, nous posons nos sacs pour nous équiper. Les guides nous invitent à mettre
ce que nous avons de plus chaud sur nous. Nous sommes à l’abri du vent sous la
masse de la Tête des Toillies et pourtant nous avons bien froid. Qu’est-ce que
cela sera là-haut ?
Un pierrier est à remonter
pendant une dizaine de minutes avant d’arriver au pied de la paroi. Certaines pierres
sont rendues glissantes par le givre.
L’escalade en elle-même est une
telle suite de gestes techniques et précis qui exigent de nous de la
concentration que nous n’avons pas le temps d’avoir l’appréhension du vide.
Celui-ci n’est pourtant pas loin !
Enfin au sommet ! Pas tout à
fait puisque Nicolas nous fait grimper sur un monument érigé au sommet duquel
nous avons l’impression de faire partie du ciel !
Nous ne resterons pas longtemps
au sommet. Le vent et le froid sont tels que nous devons repartir très vite
afin de garder la pleine possession de nos moyens.
Le guide, que ce soit dans
l’ascension comme dans la descente, est toujours placé plus haut que nous pour
des questions évidentes de sécurité.
Nous retrouvons le pierrier, nos
affaires, le col de la Noire et, moins d’une heure plus tard, le refuge de la
Blanche, désormais au soleil. Nous pouvons profiter du somptueux repas en
terrasse. De là nous pouvons admirer la masse imposante que nous venons de
conquérir. Nous n’aurons pas été gênés et encore moins empêchés par les
conditions climatiques.
En fin d’après-midi, alors que
nous prenons notre douche et rangeons nos affaires, à Bramousse, nous apprenons
qu’il neige bien au-delà de 2000 m…
Texte collectif des Queyr’ados – La
Tête des Toillies
Après une montée au col de la
Noire puis au sommet de la Tête des Toillies, la descente s’est faite
rapidement car un repas attendait tout le groupe. Ce fut le premier repas, pour
la plupart, dans un refuge nommé « La Blanche », un refuge où calme
et sérénité règne. C’est aussi dans celui-ci que nous avions déjeuné le
matin-même. Ce fameux repas a régalé tous les jeunes, les accompagnateurs et
les guides. Après ce temps de repos, chaque jeune s’est rééquipé pour repartir
vers les bus. Avant la dernière partie du chemin de retour, nous adressons un
au revoir aux guides qui nous ont permis de réaliser cette ascension mais aussi
celle du Bric Bouchet, hier.
un seul mot : SUBLIME.
RépondreSupprimer